Salut à toi !
J’ai décidé de commencer une série de textes pour dévoiler des aspects de moi que j’ai souvent cachés parce que j’en avais honte.
Ceci en est l’introduction.
Cela fait plusieurs années que je me cherche en ce qui concerne l'expression de soi.
Je suis très créative, et ce depuis petite, mais je ne partage pas tout ce que je crée.
J’ai pris l’habitude, depuis longtemps, de garder beaucoup de choses pour moi, car j’ai souvent eu l’impression que ma parole “dérangeait”.
Résultat ?
Je suis devenue introvertie et timide.
Je suis devenue cette bonne élève qui excelle à l’écrit, mais qui est nettement moins à l’aise à l’oral.
Mes parents valorisaient la politesse, les enfants “bien élevés”, et se montraient désapprobateurs des enfants bruyants, “pourris gâtés” ou qui demandent trop de choses.
Sauf que moi, j’avais quand même plein d’envies et de besoins.
Et j’ai commencé à les réprimer.
Et j’ai commencé à tout contrôler : ce que je disais, ce que je faisais, mon apparence, ma manière de me tenir, de marcher, de manger…
Afin de correspondre à ce qu’on attendait de moi : une forme d’idéal de perfection, une enfant bien élevée, sans histoires, à qui on peut faire confiance…
Bref, je suis devenue adulte avant l’heure.
(On se demande pourquoi je suis en train de préparer un EP sur l’enfance et la difficulté de grandir…)
Enfin, ça, c’est si on considère qu’être adulte, c’est de se conformer aux attentes et aux diktats de la société, de rentrer dans un moule, de courber l’échine.
Aujourd’hui, je fais la tentative de devenir adulte d’une autre manière : en intégrant à l’intérieur de moi l’enfant qui a longtemps été reniée.
Et cette intégration passe par une forme de revendication.
Et cette revendication passe par l’expression, la libération de ma parole.
J’ai décidé que j’allais assumer.
Depuis six mois, j’ai fait beaucoup de “sauts dans le vide” relationnels, en osant assumer certaines vérités et certains ressentis.
En voici quelques exemples :
En octobre, j’ai partagé à chacun de mes parents un souvenir que j’ai recouvert suite à une séance de thérapie (car il avait été flouté de ma mémoire car trop traumatisant). Ça m’a beaucoup aidée en libérant une énergie qui était bloquée depuis trèèèèès longtemps. Et ça m’a permis de voir que le monde ne s’écroulait pas sous mon expression (tout en amorçant un processus intense de guérison intérieure).
En décembre, j’ai parlé à une amie de longue date de mon besoin d’être soutenue dans mon chemin artistique, et de la sensation qu’on s’éloignait. Elle a très bien accueilli ma démarche, et elle est venue à plusieurs concerts que j’ai donnés depuis.
Au nouvel an, j’ai osé couper le contact avec mon frère après une conversation difficile, alors que cela faisait des années que je m’écrasais pour obtenir des miettes d’attention.
Il y a un mois, j’ai pu exprimer à une amie l’inconfort que j’avais ressenti dans une situation où j’aurais eu besoin d’empathie, et ça a renforcé la confiance et l’amitié entre nous.
Il y a deux semaines, lors d’une conversation avec une amie, alors que je sentais qu’elle me poussait un peu trop loin dans l’introspection, j’ai pu exprimer ma limite avec vulnérabilité, sans cacher ni contrôler mon émotion. Ça l’a profondément touchée et notre relation s’en trouve encore plus riche.
Il y a quelques jours, j’ai assumé et exprimé mon désir pour une personne que j’avais rencontré une semaine plus tôt. (Spoiler : ça n’a rien donné en termes de relation, mais ça m’a fait du bien 😉).
Alors qu’est-ce que ça change dans ma vie et dans mes relations ?
Comme je me respecte, je développe moins de ressentiment. Quand on sacrifie sa vérité pour faire plaisir et maintenir une (fausse) harmonie relationnelle, on le fait payer à l’autre, tôt ou tard. Consciente de cette dynamique, j’ai confiance qu’en assumant davantage, et en cessant de “brosser” les gens dans le sens du poil, je cultive davantage de paix et d’alignement, et moins de rancoeur.
Ça fait le tri dans mes relations. Inévitablement. Parce qu’il y a tout un tas de gens qui étaient en lien avec moi sur une base fausse : parce que je leur disais ce qu’iels voulaient entendre, parce que je leur apportais du temps et de l’énergie, parce que je les écoutais avec empathie… Mais ces personnes n’ont pas l’intention de changer quoi que ce soit dans leur vie, donc quand moi je change, quand j’évolue, ça les dérange et iels s’éloignent naturellement.
Ça enrichit mon rapport aux autres. Ma sincérité et ma vulnérabilité, offertes aux personnes qui sont prêtes à les (rece)voir, renforcent la confiance au sein de certaines relations. C’est sûr, je pousse l’autre à être sincère et exigeant dans son rapport à lui/elle-même, donc c’est souvent inconfortable, mais je découvre qu’il y a des gens qui apprécient réellement parce que ça les fait évoluer, et parce que les personnes honnêtes sont rares dans notre société.
Ça nourrit ma confiance en moi et l’amour que je me porte. En osant exprimer, je me rends compte que tout va bien, et que je peux être comme je suis sans que ça aie des conséquences si graves. Aussi, je m’aligne avec moi-même, donc mon estime de moi augmente naturellement. Je prends conscience que j’ai le droit de continuer d’exister telle que je suis, pas seulement avec un masque ou en ne montrant que certaines facettes.
Ça me permet de clarifier ce que je veux. Le fait de me mettre à l’écoute des différentes parts de moi, à travers l’identification de ce dont j’ai honte et de ce que je n’assume pas, m’aide à mieux me connaître et à savoir quels sont mes désirs profonds. Progressivement, ça m’oriente vers des actions alignées qui vont alimenter l’accomplissement de ces désirs.
BREF.
Tout un tas de bénéfices à assumer.
Chaque newsletter de cette série traitera d’un thème particulier autour du fait d’assumer.
J’avoue, c’est un peu de la thérapie pour moi, mais ça peut sûrement t’aider aussi.
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